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Débat au PSB Paris sur l’avenir de l’Arménie

Murad Papazian co-président du CCAF à la deuxième table ronde.

Un débat organisé au PSB à Paris sur l'avenir de l'Arménie

Il ya un climat politique de plus en plus contraignant à Erevan”
— Ara Toranian
PARIS , PARIS , FRANCE, December 11, 2025 /EINPresswire.com/ -- Le mardi 9 décembre 2025, dans un amphithéâtre d’une école de commerce à Paris, des responsables politiques, des avocats, des universitaires, des militants et des représentants d’organisations arméniennes de France se sont réunis pour un long échange sur la trajectoire de l’Arménie. Deux questions ont structuré la rencontre: la confrontation grandissante entre le premier ministre Nikol Pashinyan et l’Église apostolique arménienne, et la place que l’Union européenne peut prendre dans une région fragilisée. Le professeur Frédéric Encel a animé le débat avec la spécialiste des affaires internationales Manel Msalmi, qui a ramené à plusieurs reprises les intervenants vers des enjeux concrets: éviter une nouvelle escalade, garantir les droits fondamentaux et définir les marges d’un soutien européen sans s’immiscer directement dans les luttes de pouvoir internes.
En toile de fond, la tension reste élevée en Arménie. Pashinyan a publiquement demandé le départ du Catholicos actuel de tous les Arméniens, alors que des manifestations se poursuivent dans le pays et que plusieurs hauts responsables religieux et figures ecclésiastiques demeurent en détention. De nombreux intervenants ont averti qu’un affrontement ouvert entre l’État et une Église présente depuis près de quinze siècles au cœur de l’identité arménienne pourrait plonger le pays dans une crise politique et sociale plus profonde.
Rapport de l’avocat en droits humains Robert Amsterdam
Un moment important de la conférence a été la présentation d’un rapport par l’avocat international Robert Amsterdam, connu pour sa défense de l’opposant russe Mikhaïl Khodorkovski. Il a formulé de vives critiques à l’égard des autorités arméniennes et estimé que des violations graves des droits humains sont en cours. Selon lui, la manière dont Erevan traite l’Église apostolique arménienne et l’opposition porte atteinte aux libertés fondamentales et contredit les engagements démocratiques pris par l’Arménie.
Amsterdam s’est présenté comme un défenseur des droits humains confronté à une justice sélective et à des poursuites qu’il considère comme motivées par des calculs politiques. Dans son analyse, les ecclésiastiques détenus et les opposants deviennent à la fois des cibles de procédures et des symboles d’un conflit plus large sur le pouvoir, la légitimité et l’orientation future du pays.
Voix politiques européennes et responsables de la diaspora
Tous les participants n’ont pas adhéré à l’ensemble de ses conclusions. La députée européenne Nathalie Loiseau, membre du groupe libéral Renew, a choisi un autre angle. Elle a insisté sur la nécessité de respecter les procédures démocratiques, d’agir avec retenue et de préserver les institutions, sans reprendre mot pour mot le diagnostic présenté dans le rapport.
Plusieurs figures marquantes des Arméniens de France ont néanmoins exprimé une inquiétude nette. Murad Papazian, coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), a rejoint une grande partie des préoccupations d’Amsterdam et a raconté comment il s’est vu refuser l’entrée en Arménie, situation qu’il attribue à son désaccord politique avec la ligne de Pashinyan. Le vice-président du CCAF, Ara Toranian, a décrit un climat politique de plus en plus contraignant à Erevan et a évoqué des personnes qu’il considère comme détenues pour des raisons politiques.
État de droit, pressions politiques et contexte régional
L’avocat français Charles Consigny, membre du barreau de Paris et habitué des plateaux de télévision, s’est lui aussi rangé parmi les critiques. En évoquant sa défense de plusieurs clients, dont l’homme d’affaires russo-arménien Samvel Karapetyan, il a affirmé que des pressions politiques se font sentir au sein du système judiciaire arménien. Il a utilisé l’exemple de l’affaire Karapetyan, parmi d’autres dossiers, pour illustrer sa conviction que l’application de la justice est influencée par des considérations politiques.
L’avocat international Gérard Devedjian a tenté de placer la discussion dans un cadre plus large. Il a reconnu la gravité des tensions internes et la sensibilité de la question religieuse, mais a rappelé que l’Arménie continue à consolider ses institutions après des décennies de régime communiste et qu’elle doit faire face à un environnement régional particulièrement exigeant. Devedjian a dit comprendre certains aspects de la stratégie de Pashinyan et a plaidé pour que tout jugement sur l’action du gouvernement tienne compte de cette réalité géopolitique. Il a ainsi représenté une minorité de voix qui n’ont pas entièrement rejoint le front critique à l’égard du premier ministre.

The European Association for The Defense of Minorities
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